Ta mamie en Tasmanie II

Publié le par LOD

J'en étais où ? Ah oui, c'est le matin du troisième jour et les ressorts dans les côtes toute la nuit ont fini de nous convaincre que nous avions assez souffert.

 

Nous descendons à la reception d'où le tas de graisse n'a pas l'air d'avoir bougé. Il nous regarde d'un oeil vitreux quand nous lui annonçons que nous partons plus tôt que prévu. Mais il ne fait pas d'histoire et nous rend l'argent de la dernière nuit. Ca doit lui arriver souvent !

 

Nous allons donc visiter les autres auberges recommandées par Lonely Planet (tétus, non ?).

 

La première est située dans le nord de Hobart, à proximité d'une toute petite salle de concert dont nous avons entendu parler. Nous la dépassons sans nous en rendre compte puis retournons sur nos pas. Mmmmh étrange, il n'y a pas de panneau. Nous montons les marches pour arriver devant une grande bâtisse en pierres qui nous a l'air bien classe. Nous sonnons et attendons qu'on nous ouvre les portes de notre nouveau palais.

 

Bon, le service laisse déjà à désirer : 5mn et toujours personne ! Nous frappons cette fois. Toujours rien. Je fais le tour de la maison pour inspecter l'intérieur. Je vois le parquet ciré, plusieurs pièces mais... aucun meuble. Il y a pourtant un torchon mouillé au sol devant la porte...

 

Non, les lieux sont définitivement vides. L'auberge a fermé !

 

Mon guide n'est pas si vieux, n'y-a-t'il donc personne chez Lonely Planet qui met à jour l'édition Tasmanienne ?

 

La suivante s'appelle le Pickled Frog. Les commentaires ne sont pas particulièrement éloquents mais quand nous arrivons c'est une excellente surprise : les parties communes sont immenses. Il y a un énorme écran plat dans le salon avec des tas de DVD et des canapés moëlleux et une demoiselle est en train de passer la serpillere. Un billard trône dans l'une des salles et la cuisine est impeccable.

 

Nous demandons à visiter une chambre double. Bon j'admets que la chambre ressemble à une cellule de prison ou à un hôpital. C'est tout blanc avec un lit double surmonté d'un simple (probablement la version du lit jumeau pour les monstres à 2 têtes). Il fait un froid de canard mais il y a un petit chauffage dans un coin.

 

Les douches sentent l'eau de javel. Deal ! Pour 10 dollars de plus, nous avons enfin un endroit ou il fera bon rentrer.

 

Nous déposons nos affaires et partons aussitôt en direction de Port Arthur.

 

Port Arthur est connue pour 2 choses plus gaie l'une que l'autre ! D'abord, on peut y voir les ruines d'une des plus grandes prisons d'Australie. Au fin fond de la péninsule Tasmane, personne ne se souciait du sort des pauvres bagnards qui se faisaient torturer sévère.

 

Disons que les Ozzies avaient trouver le moyen de réguler la population carcérale !

 

L'autre fait est plus récent. En 1996, un tireur fou est entre dans un café et y a descendu 35 personnes. Score non égale jusque là en moins de 10mn ! Il s'est ensuite enfui et s'est fait arrêté au pied de l'ancienne prison ! Les journaux avaient leurs gros titres et les pompes funèbres, du boulot.

 

Seuls 90km nous séparaient de Port Arthur mais les zig zags permanents et les limitations de vitesse en font un parcours de 2 heures. Sur le chemin, la forêt était dense et les ravins impressionnants.

 

Nous sommes passés sur des routes cernées par l'océan. Un espèce de vision de fin du monde à la 28 jours après de Danny Boyle. Nous nous sommes arrêtés pour voir une magnifique plage nommée Eagle Hawk Neck où étaient postes des chiens qui alertaient les gardes en cas d'évasion. Située à environ 40km de Port Arthur, cet étranglement était le seul moyen de rejoindre le reste de l'île.

 

Un sentier donne accès à une falaise qui domine la plage. Notre petite voiture nous y a conduits sans problème (et voilà, ça leur apprendra à avoir de grosses berlines !).

 

Le centre historique de Port Arthur (ah bon, c'est un centre, ça ?) était blindé de touristes. C'est un peu la seule attraction du sud de l'île donc forcemment...

 

Le bureau installé devant le site est gigantesque. Nous y sommes entrés pour demander le prix de la visite et en sommes ressortis aussitôt en entendant 20 dollars !

 

Attention, rappelez-vous, ici ce qu'ils appellent ruines c'est un bâtiment qui date du début du siècle ! Mon immeuble à Paris est certainement de la même époque ! Et puis, ce n'est pas comme si on pouvait visiter les cellule : il n'en reste que quelques blocs de pierres.

 

Nous avons décidé d'en faire le tour en voiture et de dépenser notre petit budget plus intelligemment.

 

Le truc auquel nous n'avions pas pensé, c'est que tels les Thais qui mettent un péage à l'entrée de certaines plages à Koh Tao, les Australiens ont entouré leur bien de palissades immenses qui empèchent quiconque de voir sans payer !

 

Le système de la dîme en quelque sorte. Le moyen-âge, c'est bien ce que je dis !

 

Nous avons tout de même emprunté un passage réservé aux employés pour jeter un coup d'oeil au fameux monument... et n'avons pas regretté de ne pas y être allés. Voyez vous-même :

  



Nous nous sommes mis en quête d'un endroit ou calmer nos papilles gustatives et avons atterri dans une petite auberge en bord de route. Là, le feu crépitait dans la cheminée, des fauteuils moëlleux invitaient à la paresse et le burger de biche et de wallabi nous a mis en apétit. Un petit verre de vin rouge pour arroser ça et un gâteau au chocolat plus tard, nous étions prêts pour une sieste. Nous avons donc flemardé une bonne heure puis repris la route pour rentrer à Hobart.

 

Nous sommes arrivés au Pickled Frog avec une bouteille de vin que nous avons partagée avec quelques uns des résidents devant Something's gotta give (tout peut arriver, comédie avec Diane Keaton et Jack Nicholson). L'ambiance etait détendue et les gens prêts à nous faire part de leur avis sur la Tasmanie et a nous suggérer des itinéraires pour une prochaine fois.

 

Un plat de spaghettis engloutti, nous avons fini par nous endormir sur le canapé.

 

Le lendemain, nous nous levions tôt pour profiter de notre dernière demie-journée.

 

Le check-out était à 10h. A 9h30, nous laissions notre bagage dans une pièce fermée à clef et remontions à bord de la petite Mazda. Mick avait décidé de me faire plaisir : nous allions passer les quelques heures restantes dans une réserve animalière !

 

Je n'allais tout de même pas partir sans voir les célèbres diables !

 

Jamais jamais jamais, je n'oublierai ce moment ! A l'entrée, on nous a remis des espèces de croquettes à donner aux kangourous. Ah bon, on peut les nourrir ? Mais alors ça veut dire qu'on peut les approcher de près ! J'étais come une gamine dans un magasin de jouets ! La première bestiole à laquelle j'ai trouvé un surnom s'appelle un Kookaburra. Le pauvre petit oiseau avait été trouvé en bord de route les ailes et la queue en steack haché. Quand je l'ai pris en photo, il a bombé le torse et gonflé ses plumes. Mais oui t'es beau Koko !

 





















Un peu plus loin, il y avait un wallaby. J'ai failli dire petit wallaby mais c'est la définition même du wallaby que d'être tassé ! Je me suis accroupie et, tant bien que mal, me suis avancée vers lui. Je lui ai tendu une main pleine de croquettes qu'il a reniflées puis machouillées. C'était trop bizarre d'avoir la bouche d'un wallaby dans ma main ! Il était trop mignon mais ne se laissait pas trop approcher. il allongeait furtivement le cou pour s'emparer des croquettes puis faisait un pas en arrière. Je suis restée un moment avec lui.

 

Mais encore un peu plus loin, s'étendait une pelouse peuplée d'une bonne dizaine de kangourous.

 

Je ne pu resister longtemps à l'envie d'un combat de boxe. Et quel combat ! On se serait cru dans une maison de retraite ! Ils étaient tous à moitié avachis sur le flan, occupés à se gratter ou à faire bronzette. Au milieu de la "meute" (lol), trônait le chef de clan. C'est ce que j'en ai déduit en voyant ses ongles ! Apparemment, les autres se les rongeaient ou les rangers les leur coupaient. Mais celui-là ressemblait à la vieille asiat du livre des records ! Il te met une claque, il te devisse la tête.

 

Il aurait du se douter que j'allais en faire un challenge. Si j'arrivais à le caresser entre les oreilles, j'avais gagné ma journée. J'ai utilisé plusieurs ruses : d'abord, lui montrer que les autres appréciait mes chatouilles (pour le rendre jaloux), ensuite l'attirer avec une poignée de croquettes... mais quedal, nib, il n'était pas intéressé. Ai-je finalement réussi ? Vous le saurez en regardant le film à la fin de l'article !

 

Il y avait une visite guidée prévue à 11h et nous voyions déjà les gens s'attrouper. Nous avons rejoint le groupe alors que le ranger avait déjà un bébé wombat dans les bras.

 

Alors le wombat, c'est l'un des plus beaux animaux du monde ! Je sais, les gens aiment les tigre, les lions, les panthères, voire les loups. Eh bien c'est parce que vous n'avez encore pas vu de wombat. C'est un truc qui ressemble à un castor, à un cochon d'inde, à un chat, à un lapin et à un chien. C'est gras du bide avec un pelage tout doux, ça sent pas mauvais et ça se blottit dans vos bras.

 

Et en plus, comme nous l'a expliqué le monsieur, c'est vachement intelligent : ils ont sur le cul, une couche de cartilage super épaisse qui leur permet, quand un chien se faulfile dans leur terrier et leur mord les fesses, de ne rien sentir. C'est alors qu'avec un savant mouvement du bassin, ils tapent la tête du chien contre le haut du terrier ! C'est en découvrant des chiens à la boîte crânienne fracassée que les scientifiques s'en sont aperçu ! Trop fort le wombat.

 

Celui-là avait été reccueilli par la réserve car il était orphelin. Ce sont sûrement ses cousins que nous avons vus écrasés partout sur les routes... Pour illustrer sa thèse, le ranger a mis plusieurs coup de poing sur le cul du petit qui n'a pas bronché. Le son était à mourir de rire : on aurait dit qu'il frappait à une porte condamnée.

 

Nous avons poursuivit la visite avec le diable de Tasmanie. Alors là, Mesdames, Messieurs, faut se retenir pour ne pas se foutre de sa gueule ! La dégaine que ça a un diable !!! Vous voyez une hyène ? Ou un berger allemand en fin de vie ? Eh ben pareil : ils ont la colonne vertebrale qui descend donc le cul bas ! Les piauvres ont choppé une maladie qui les déciment (dans la nature pas à la réserve). C'est un truc qui leur attaque la peau. Donc ils sont un peu chauves voire galeux. Et pour finir le tableau, ils ont deux espèces de crocs qui dépassent souvent des babines et leur confèrent une vague ressemblance avec le bouledogue français !

 

Le diable est un charognard. Il est rare qu'il mange ses proies vivantes. Mais il est équipé d'un super système digestif qui fait qu'il peut avaler n'importe quoi avec les poils ! La preuve c'est quand le ranger lui a filé des morceaux de lapin c'était avec fourrure ! Il nous a expliqué que c'est comme ça qu'on sait qu'il y a des diables dans une région : on trouve des crottes avec pleins de poils dedans ! Mmmmh bon apétit !!!!

  




























Ils sont malheureusement en voie d'extinction à cause de cette foutue maladie pour laquelle personne n'a encore trouvé de remède. Apparemment, elle muterait en fonction des gènes de chaque individu.

 

J'ai joué longtemps avec une femelle que j'ai appelée Kiki et que j'ai entrainée pour le marathon de New York ! Je l'encourageait et elle courait comme une folle dans son enclos. Dommage, nous n'avions plus de place sur nos appareils photo pour filmer.

 

Nous sommes ensuite allés rendre visite à l'unique koala du parc. Un bon gros matou peinard qui s'est laissé emmené de son enclos à un bel eucalyptus sur lequel il s'est posé le temps que le ranger nous explique un peu.

 

J'ai appris que ce que je prenais pour une blessure sur le torse de notre copain, est en fait une glande au moyen de laquelle ils marquent l'arbre qu'ils ont choisi avant d'y monter. Ainsi, quand un autre koala passe par là, il sait que c'est occupé ! Délire, non  ?

 

Sa fourrure aussi était hallucinante : d'une densité incroyable ! Il sentait un peu le bouc mais le ranger m'a expliqué que c'était parce qu'il aimait bien mes gratouilles qu'il faisait simultanément caca !

 

C'est bien la première fois que je fais cet effet-là à un mec !

 

La visite s'est terminée sur nos questions et nous avons repris le cours de nos pérégrinations dans le parc.

 

Au total, il y avait 70 kangourous et wallabies dans le parc alors c'est en leur compagnie que je suis restée le plus longtemps. Je dis "je" mais Mick aussi a été conquis. C'est bien la première fois que je le vois captive par un animal !

 

Mon enthousiasme est arrivé à son paroxysme avec un petit calinou qui s'est laissé cajoler pendant 20 bonnes minutes ! Comme un chat, il se tortillait sous mes guilis, mangeait une petite croquette puis retendait le cou pour plus de gratouilles.

 

Déjà avant d'aller leur rendre visite, j'étais contre le massacre des kangourous. Je sais j'en ai mangé la veille mais c'est pas la même chose. Je m'explique : les manger c'est une chose. Les shooter dans le seul but de protéger ses cultures, s'en est une autre ! Le prétexte des méchants agriculteurs ici, c'est qu'ils piétinent leurs terres qui sont déjà super pauvres à cause du manque d'eau. Ils s'amusent donc a leur mettrent des balles dans la tête !

 

Alors pour tous ces connards, voilà une solution : au lieu de vous plaindre toute la journée qu'il ne pleut pas assez, RECYCLEZ VOTRE EAU  et arrêtez de nous faire chier ! Ca permettra à vos cultures d'être beaucoup plus productives et vous n'en aurez plus rien à foutre qu'un pauvre pied de tomates soit endommagé !

 

Non mais c'est vrai quoi, c'est plus l'âge de pierre, faut se reveiller !

 

Je jure que s'ils décident d'exterminer les milliers de kangourous qu'ils ont envisagé de buter dans les prochaines semaines, vous me verrez à la télé avec les activistes de Green Peace !

 

J'ai même atteint la grâce quand alors je faisais des calins à un autre kangourou. Tout à coup, je m'aperçois qu'il a une cinquième patte qui lui sort du cou. "Berk mais qu'est-ce que c'est que ça ?" me dis-je, pensant que le nuage de Tchernobyl a du passer par ici. Et puis, en regardant de plus près, je me rends compte que cette patte est bien plus petite que les autres. Je l'effleure un peu dégoûtée et une minuscule tête sort de la poche !

 

Eh voui, c'était une maman qui trimballait un petit joey (c'est comme ça qu'on appelle les bébés kangourous !). Ce que je ne savais pas c'est qu'ils dorment pliés en deux : fesses en bas et pattes vers le haut. Ceci explique cela !

 

Moi qui m'étais promis de ne pas toucher les mamans avec petits de peur qu'elles soient agressives, tu parles ! Ce sont les plus en manque d'affection !

 

Malheureusement, il fallait partir pour rendre la voiture et prendre la navette pour l'aéroport.

 

Mes mains étaient infectes, mes yeux mouillés et Mick a presque du me porter pour me faire sortir de là.

 

Je sais, je l'ai déjà dit mais je n'oublierai jamais jamais jamais ce moment.

 

Allez, je vous fais partager quelques minutes :

 

Publié dans elofly

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M
1 question  : est ce que mick a trouvé que l'on avait des animaux bizarres en France ? parce que quand meme, ils ont des droles de têtes ces piaffes et ces diables australiens! <br /> j'adore ! <br /> bises maga
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