Ta mamie en Tasmanie !

Publié le par LOD

Nous voilà revenus à la ville après un long week-end sauvage. En 1 heure de vol, nous avons fait 610km et un bond de quelques dizaines d'années dans le passé.

 

Nous avons quitté terre vendredi vers 14h et avons emprunté un vortex à notre insu. Toujours est-il que vers 15h, nous atterrissions en terre inconnue. Si, si, la Tasmanie fait partie de l'Australie. C'en est même un etat. Mais pour vous donner un petit indice, les Australiens appellent les Tasmaniens "2 heads".

 

Ils prétendent que les 485 000 habitants de l'île se reproduisent entre eux depuis des générations (en fait depuis la fin de l'ère glacière il y a 12 ou 13 000 ans, quand la fonte des glaces a fait monter le niveau des eaux et a définitivement coupé Tassie du reste du monde.) 

 

J'avais donc eu vent de quelques sympathiques commentaires concernant les habitants. Ceci-dit, vu le racisme régnant en Australie, je m'étais dit qu'ils étaient bien foutus de se détester entre provinces !

 

Je ne sait pas s'ils se détestent mais en tout cas, ils sont aussi paranos les uns que les autres. A l'aéroport de Hobart, sont regroupées toutes les equipes de police locales. Ils vous harcèlent pour savoir si vous faites entrer des fruits sur leur territoire (je rappelle qu'il s'agit d'un vol intérieur) et vous font sniffer par un pauvre chien qui n'a rien demandé.

 

L'aéroport en lui-même est... .... comment dire ... ... ... un abri jardin. Il est composé de deux grandes pièces : une consacrée à l'enregistrement, l'autre des 2 terminaux. Les deux pièces ne communiquant pas, il faut sortir et marcher quelques centaines de mètres pour rejoindre sa porte d'embarquement.

 

C'est quand-même étonnant quant on sait à quel point cette destination est touristique.

 

Mais la surprise ne venait que de commencer. Nous nous mettons en quête de l'arrêt de bus en direction du centre-ville. Le problème c'est qu'autour de l'abri jardin, il n'y a rien ! D'en haut, il m'avait bien semblé que la piste d'atterrissage était petite et au milieu des arbres...

 

Nous demandons notre chemin à un playmobil fluo. Quand le playmobil se retourne, il a une tête de mongolien. Bienvenue ! Me souhaite Mick quand, un quart d'heure de discussion plus tard, nous ne sommes pas plus avancés ! Mick est mort de rire et me dit de bien regarder le haut de la colonne vertebrale la prochaine fois. Je demande pourquoi et il repond que je verrais peut-être la cicatrice dûe à l'ablation de la deuxieme tête. Il est tout fier de sa blague !

 

Nous retournons dans la pièce principale de l'aéroport et demandons au comptoir d'enregistrement. On nous répond que le bus passera par là (avec un geste vague). La bonne nouvelle c'est que ce ne sera pas avant 16h30. HEIN QUOI ?!!? QU'EST-CE QU'ELLE A DIT LA DAME ?!!!? Ben oui, il n'y a une navette que lorsqu'il y a un avion ! Ben et le notre c'etait un fantôme ou quoi ?! Heu... ben il a du partir quand on récupérait notre bagage. Ah ouais d'accord...

 

Si on était à Singapore, on aurait trouvé de quoi s'amuser (ou manger, ou boire, ou se promener) mais là, il n'y a même pas de distributeur de boisson chaude et dehors, il fait à peu près 2 degrés et ce qui tombe s'apparente à de la neige fondue.

 

Nous décidons alors de louer une bagnole. Nous allons faire le tour des Europcar et autre Avis qui nous demandent plus de 300 dollars pour 3 jours. Heu... non merci, vous êtes gentils mais on a déjà payé 700 pour l'avion et l'hébergement, ça commence à faire cher le week-end.

 

Résignés, nous nous asseyons sur un banc avec des gens qui ressemblent tous à des serial killers (barbes à la ZZTop et tain violacé). Mmmm, allons-nous mourir gelés ou dépecés ?

 

Au bout d'une demie-heure, je prends les choses en main. Nous allons proposer à la prochaine voiture qui passe de leur filer 15 dollars pour nous déposer en ville. Quand on sait que le bus coûte 12 par personne, pourquoi pas ! Mais les seules voitures qui quittent l'aéroport semblent être conduites par des ouvriers du site et ne vont pas dans le centre.

 

Dans un dernier espoir, nous demandons à un autre playmobil - celui-là avec lunettes de soleil de ski et allumette au coin de la bouche - si 16h30 est vraiment l'heure prévue pour la prochaine navette. Le gars prétend que peut-être à 16h15, si tout va bien .... ....

 

Il n'est encore que 15h30. Un 4x4 tout neuf approche à l'horizon. Je vois 2 femmes en sortir. Elles ont l'air normales. Je propose mes 15 dollars et la conductrice me dit qu'elle retourne dans le centre de toute façon, qu'elle est également touriste et qu'elle nous dépose gratos. De joie, Mick prend la valise de la passagère et l'accompagne jusqu'à son avion.

 

La chance est en train de tourner, le voyage peut commencer. Nous voilà en voiture avec une femme affable, de Sydney, qui nous recommande des endroits où aller manger du bon fromage. Elle nous dépose devant son hôtel et nous propose de venir avec elle au sommet de la montagne au pied de laquelle se trouve Hobart.

 

Nous refusons poliment. On est pas venus la pour tenir compagnie à une madame (aussi gentille qu'elle soit) en mal de conversation ! Nous nous arrêtons à l'office du tourisme ou nous prenons un plan de la ville. Malgré ses 200 000 habitants, Hobart a gardé l'aspect d'un village de pêcheurs. Le port que nous apercevons en premier est ravissant. Il semble y avoir quelques restaurants alentour qui servent sûrement du poisson bien frais. Nous traversons le centre ville aux immeubles relativement anciens. Ici, on a utilisé de la pierre ce qui change des briques de Melbourne. La rue principale est pavée (mais pas piétonne) et nous l'eprûntons pour arriver à notre auberge de jeunesse, située en haut d'une belle côte 1/4 d'heure plus loin.

 

Le port

 

Voici la description du "Narrara Backpackers" par Lonely Planet :

Une auberge centrale, bien entretenue, gérée par un homme sympathique très informé sur la region [...] ambiance agreéble et prestations à la hauteur.

 

En arrivant dans le hall d'entrée, la description semble dater un peu. La réception est un gourbi impressionnant. Sur un vieux bureau, sont entassées des piles de papier jaunâtre. Tellement entassées que certaines ont degringolé par terre et d'autre sont sur le point de faire pareil. L'homme sympathique pré-cité a les cheveux longs, blancs et gras. Il doit peser dans les 90 kilos et je ne connaitrais jamais sa taille parce qu'il ne s'est jamais levé pendant notre séjour.

 

Nous payons nos 3 nuits et nous dirigeons vers notre chambre. Le salon est dans un état qui n'a rien a envier à la réception : canapés éventrés, télé neigeuse et table recouverte d'un plastique jaunâtre lui aussi.

 

Il n'y a pas de chauffage dans les couloirs qui mènent à notre chambre. Mais dans la pièce de 4m2 il y a un petit radiateur à huile. C'est petit mais comme on dit, on s'en fout c'est juste pour dormir.

 

Sauf qu'en regardant de plus près, il y a des taches grasses sur le drap housse rouge et d'autres blanches sur la couette. Le rideau est aussi orné d'auréoles et la lampe au plafond est cassée. L'odeur n'étant pas de première main, je me penche pour ouvrir la fenêtre... ... et me ravise n'ayant pas trop envie de toucher la moisissure qui l'encadre.

 

Notre chambre (Mmmmh ya bon Banania Coco !)

 

Nous laissons notre valise et partons aussitôt faire un tour en ville. Il est 17h30 et nous n'avons pas encore mangé ! Nous optons pour un japonais sur le port mais il n'est pas encore ouvert. En attendant, nous dégustons un gros cornet de frites bien chaudes (chips sans le fish). A 18h, le restau ouvre et nous sommes installés à une table à côté de la baie vitrée donnant sur le port. Dommage qu'il fasse nuit depuis 2h, nous aurions pu admirer la vue !

 

Là encore, Lonely planet nous a mal dirigés : les portions sont minuscules, les plats sont chers et la qualité n'est pas au rendez-vous. Ils avaient pourtant dit qu'on ne trouverait pas sushis plus frais !

 

Ok, dès que nous trouvons nos marques, on jette Lonely Planet par dessus bord ! En entrant, on nous avait demandé de libérer la table à 19h30 (cool comme accueil !) mais à 18h15, ils peuvent déjà en disposer !

 

Malheureusement, l'hiver c'est la saison morte en Tasmanie alors dès qu'il fait nuit, chacun rentre chez soi et Hobart est déserté. Pas grave, nous allons voir un film. Zodiac de Fincher, le choix parfait : 2h58 de chauffage !

 

A minuit, nous sortons du cinoche, contents de notre choix. Bon chauffage, excellents sièges et bon film !

 

Retour à l'hôtel, on déchante. C'est avec pas mal de dégoût que nous nous faufilons dans le lit sale et mou. Le lendemain nous sommes debout aux aurores.

 

Nous avons envie de changer d'auberge mais en checkant celui en bas de la rue, on se rend compte que c'est kif kif bouricot ! Tant pis, nous ferons avec.

 

Aujourd'hui, c'est samedi et il y a le fameux marché de Salamanca Place dont tout le monde nous a parlé. Les quais sont emplis de petits stands d'artisanat. Ca va du potier au fabriquant de bijoux en fourchettes (ouais, j'ai pensé à toi Lainlain !) en passant par les marchands de saucisses.

 

 

Nous commençons par un chocolat chaud (à l'eau dommage !) et des mini-pancakes pas cuits. Pas grave, il fait un soleil radieux (et 2 degrés) et nous avons envie de tout découvrir. Il y a foule, ça change de la veille. Et nous sommes contents de savoir que c'est toujours les années 80 dans un coin du monde. Les guêtres et bandeaux de cheveux sont légions et le fluo ausscomme les playmobils de l'aéroport (et moi qui croyait sottement que c'etait pour etre reperes par les avions !).

 

Nous cherchons un endroit pour dejeuner mais comme dans tout lieu touristique qui se respecte, les prix sont triplés. Nous donnons donc une chance aux bateaux du port qui vendent des fish and chips.

 

Les anglais, ils sont quand même gravos ! Ils ont un poisson super frais, et ben faut qu'ils le fasse frire. C'est un truc que je comprendrais jamais. Nous hésitons longtemps (surtout moi) et avons la visite surprise d'un gros phoque ! Pas con, l'animal : il attend au cul du chalut qu'on lui file les morceaux de poisson pourris. Et quand on les lui lance il fait son show. Un peu plus loin, il y a une autre attraction, improvisée celle-la. En effet, au moment où nous sommes enfin prêts à commander, une famille arrive et juste devant nous, la petite fille de 4 ans à peine tombe à l'eau entre le bateau et le quai. La mère se met à hurler façon sirène d'alarme et le père s'allonge au sol pour voir se qui se passe. Je l'aurais tué ce gros con ! Tu vois ta fille qui va couler et tu sautes même pas à l'eau ?! Remarque la mère c'est pas mieux ! Mick était déjà en train de me filer sa veste pour plonger quand... .. ... en fait, il y avait un filet ! Ca ne devait pas être la première fois q'un tel incident se produisait car la fille à l'intérieur du bateau avait l'air complètement blasée. En y regardant de plus près, il y a avait effectivement un panneau sur son bateau disant : NE LAISSEZ PAS LES ENFANTS S'APPROCHER DU BORD ! La frayeur passée, nous avons du reconnaitre que ce n'est pas bien malin de ne pas tenir la main de son gosse à proximité d'une eau à 2 ou 3 degrés !

 

Du coup, nous sommes allés manger à l'interieur ! Un saumon grillé que personne ne doit leur commander d'habitude parce qu'il y ont rajouté de l'huile. C'est vrai, le saumon, c'est pas assez gras !

 

Bref, après l'épisode de la pseudo-noyade, nous avions besoin de hauteur. Avant d'aller au marché, nous avions réussi le deal du siècle : un loueur de voitures low-cost nous avait trouvé une petite mazda (300 000km au compteur) pour 115 dollars les 3 jours.

 

 

Infidèles à Malcom, nous sommes donc grimpés au sommet du Mont Wellington au moyen de notre nouveau bolide.

 

De là-haut, la vue était... ... ... il n'y a pas de mot. Fabuleuse, impressionnante, indescriptible, ahurissante... Cette île est trouée de tous les côtés alors l'océan s'y infiltre et crée d'énormes lacs aux formes abstraites. Il y avait de la brume sur les sommets avoisinants et, période basse oblige, pas énormement de touristes. Même le froid vigoureux n'a pas réussi à nous faire partir. Nous sommes restés scotchés devant pareille beauté pendant une bonne heure.

 

 

 

A la descente, nous en parlions encore. Le truc, c'est que nous ne pouvions pas retourner au ciné (il n'y avait pas grand chose et nous n'avions pas envie de dépenser nos sous de cette manière). Alors quoi faire ? Quand tout est fermé, qu'il fait nuit et qu'il pèle dehors ? Et bien nous avons continué en voiture jusqu'à un village nomme Kingston. Sauf que c'était pas la Jamaïque. Absolument rien à voir : ni jolis bâtiments, ni jolie vue. Conclusion, nous avons visité le supermarché et le bottle shop local et nous sommes rentrés à l'hôtel.

 

Allez donc cuisiner dans une cuisine pareille. Des signes collés partout vous indique que le propriétaire n'est pas votre mère et qu'il ne vous torche pas donc qu'il ne fait pas votre vaisselle ! Grande classe ! Je n'ai jamais vu autant de crasse. J'étais tellement dégoûtée que je n'ai quasiment rien mangé des carbonara que Mick a faites. La cuisinière n'avait pas du être nettoyee depuis une quinzaine d'annees. Il y avait des monticules graisseux autour des brûleurs, les poëles avaient un film d'huile épais comme mon doigt et le placard qui indiquait "torchons propres" contenait des chiffons maculés de tâches de couleurs que je ne connaissais pas. J'étais paralysée (mentalement et physiquement car mes chaussures collaient au carrelage).

 

Et les personnes qui hantaient le Narrara était du même ordre : des soulards dégueulasses dont un est tombé sous nos yeux ébahis en ouvrant le frigo pour chercher une énième bière.

 

Nous avons avalé notre assiette à l'écart, sur la table infecte. Nous avons appris que les 4 personnes  affalées sur les canapés habitaient là à l'année. Ca en dit long sur leur niveau d'hygiène !

 

Nous nous sommes refugiés dans notre taudis et avons essayé de dormir.

 

Voilà pour les 2 premiers jours. Je vous raconterai les 2 suivants plus tard, il faut que je prépare mes cours pour cet après-midi.

 

Publié dans elofly

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